|
La famille bouddha
C’est le bouddha Vairocana qui enlace sa parèdre
Yingtchokma. Son corps est blanc. L’Éveil de cet
aspect est la sagesse de l’espace-en-soi. C’est une
vigilance panoramique sans vertige, une omniprésence.
L’espace n’a ni centre ni circonférence. C’est
l’espace de la connaissance immédiate et primordiale
sans aucun point de référence ni de limite.
L’esprit fait l’expérience de l’équilibre
véritable parce qu’il ne procède pas d’un
compromis entre deux choses. L’absence de dualité
entraîne cet équilibre d’autant plus riche de
liberté, de simplicité. La conscience-bouddha
est sans artifice, à la fois ordinaire et profonde,
stable et souple, fondée et spacieuse. Dans son
aspect confus, nous sommes à la croisée de
l’élaboration égocentrique avec comme secteur
d’identification l’agrégat conscience et la
caractéristique de l’élément espace.
Nous sommes au point de co-émergence, sur le fil du
rasoir, où tout se joue entre ignorance et sagesse de
l’espace-en-soi. Le fait que l’espace ouvert soit sans
fondement provoque trop d’anxiété. Nous ne
voulons pas faire l’expérience de la
réalité en soi. Alors s’établit un
point de référence défini qui solidifie
l’espace. C’est l’ignorance consentie, l’opacité
soporifique de l’esprit. Cela ne dure pas. L’obscurcissement
de notre espace va se révéler ténu et
restreint. On n’est plus dans le flou soporifique de
l’opacité. Il est devenu trop pesant et
resserré. Par un processus d’implosion, l’ignorance
de la confusion “bouddha” va passer à la
méfiance et l’irritabilité.
L’inquiétude et la peur vont nous basculer dans la
confusion “vajra” du bouddha Akshobya.
|