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Vajradhara, une représentation
Asanga (IVe siècle) |
S'éveiller signifie avoir dissiper les voiles et les illusions, qui recouvrent et entravent notre esprit, afin d'en reconnaître sa nature primordialement pure. Ces voiles et illusions sont les causes de notre mal-être existentiel et psychologique. Une fois libéré de nos distorsions perturbatrices, l'esprit s'épanouit en une plénitude de lucidité et bienveillance nous rendant intelligent au bien-être de soi-même et d'autrui (les deux bienfaits). Dissiper et épanouir traduisent les deux syllabes du mot sanscrit BOUD.DHA qui désigne l'esprit éveillé. Les méditations progressives de Samatha et de Vipassana puis la méditation directe du Sahaja-mahamoudra forment le chemin qui permet de se libérer des conditionnements et des shémas perturbateurs et de s'ouvrir à notre propre nature primordiale que l'on définit comme la co-émergence (sct. sahaja) de félicité-vacuité.
Samatha et Vipassana ne sont pas à proprement parler des méthodes de méditations mais désignent des aptitudes cognitives de l'esprit. Appliquer les instructions pour s'y introduire permet de se libérer des conditionnements et de laisser prendre place la lucidité de l'esprit. Quel que soit le véhicule (sct. yana) pratiqué, seule l'unification (yoga) à samatha et à vipassana fait réaliser la nature primordiale de l'esprit. Samatha (tib. Chi Né) désigne l'esprit recueilli en le processus mental par la force d'un effort uni-orienté. La concentration amène l'enstase (sct. Dhyana, tib. Samtèn) qui met en œuvre l'équanimité cognitive. L'esprit uni-orienté sur son objet permet donc de se placer (tib. Né) à même le courant mental (sct. dhyana, tib. samtèn) dans une attitude "paisible" (tib. Chi) devenant un témoin "libre de tout affect" qu'il y ait pensée ou absence de pensée. Ce point d'observation est nécessaire et indispensable pour appliquer Vipassana. Vipassana veut dire littéralement "discerner"*. C'est la contemplation de la nature des phénomènes et de l'esprit qui aboutit à la réalisation de la vacuité de nos illusions : saisies, imputations, soif et ignorance. En Vipassana, l'esprit dépasse la discrimination et ses imputations et laissent place au discernement de la prajna (tib. shérab). Vipassana désigne le discernement de l'esprit qui reconnaît les trois co-émergences (sct. Sahaja, tib. Lhèn Kyé), celle d'apparence et vide de caractérité, celle de connaissance et vide d'entité et celle de félicité/vide.
Samatha est spécifiquement une aptitude de l'esprit dans l'équilibre des quatre éléments (terre, eau, feu, air) constitutifs à l'agrégat manifeste (forme), aptitude qui consiste à savoir sans discours mental. Cette aptitude acquise, permet d'aborder l'élément espace qui préfigure le premier samadhi de vipassana. Vipassana est spécifiquement une aptitude de l'esprit où les quatre agrégats idéels** (expérience, entendement, réactivité et conscience) se focalise sur la Vue de la vacuité. Lama Shérab proposera un enseignement graduel et précis permettant de comprendre et expérimenter les étapes de ces deux aspects de l'esprit. Cet enseignement s'articulera autour des quatre yogas du Sahaja-Mahamoudra.
Lama Shérab enseigne ce chemin de la méditation en combinant théorie et pratique guidée. Il propose également l'étude et la méditation de chants de quelques Yogis de l'Inde et du Tibet.
* Le préfixe dis de distinguer se retrouve dans le sanscrit vi de vipassana qui signifie discerner c’est-à-dire voir en distinguant la relativité de l’ultime, l’apparence de la vacuité etc. On retrouve ce vi dans vip??ana qui en tibétain se dit "nam-shé) pour dire l'instant où la science (shé) distingue un aspect (nam) pour devenir conscience sensorielle. ** Idéel : "l'agrégat forme" gère l'avènement strictement formelle des phénomènes tandis que les quatre autres agrégats en font évoluer l'idée. Le "karma" désigne la cohérence conséquentielle qui s'articule entre ces processus cognitifs. Le "karma" peut être souillé par nos saisies et illusions où en être libéré. Cf. Les cinq processus et Cycle Sahaja-Mahamoudra |