L’immédiateté native
Il n’y a pas de connu qui ne soit pas conçu.
C’est par la saisie d’une altérité en l’apparence Que vient le sentiment d’une identité Qui elle-même n’est qu’altérité. En cessant toute imputation On demeure en la dialectique immédiate De l’apparence et de la connaissance Dynamique de la clarté-vacuité Vive présence invulnérable.
À aucun moment l’esprit ne s’illusionne sur sa propre nature, Sinon comment et quand pourrait-on demeurer en sa nature ?
Rien n’étant l’esprit Il ne s’est jamais illusionné de quoi que ce soit à son sujet. En cela, la vacuité est savoir. Toutes les fatigues et les peines de toutes les vies sont illusions. En cela, la vacuité est compassion. Toutes les apparences n’ont que le sens d’apparaître. En cela, la vacuité est clarté Toutes facultés s’exaucent d’elles-mêmes sans soif. En cela, la vacuité est félicité. Tous les êtres procèdent du Tathagata. En cela, la vacuité est équanimité.
Aucun courage particulier n’est nécessaire. Une nausée du samsara et de l’illusion, Une ferme résolution à l’éveil Un dévouement total à l’application des instructions du lama et de la lignée Et puis se poser là, une fois pour toute, Une fois seulement, précis, incisif, sans tergiverser, Capter l’immédiateté native En cet instant de tout abandon. Enfin demeurer en l’infini.
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photo de Marie Noëlle Guyot |