Écoute, réflexion et méditation

 

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L'enseignement du Bouddha (le Dharma) est très vaste et très profond. Très vaste, car il s'adresse à tous les êtres, en fonction de l'intelligence de chacun ; très profond, car il s'applique à nos comportements les plus élémentaires pour aller jusqu'au plus subtil fonctionnement de notre esprit.

Aussi est-il nécessaire que le Dharma soit exposé d'une façon graduelle et ordonnée afin de s'éviter tout vagabondage qui pourrait mener au découragement, à l'ennui ou encore à la mystification. En s'appliquant à une étude graduelle et à des instructions orales appropriées, il est certain que notre réflexion et notre pratique seront efficaces et fructueuses.

Il existe un très grand nombre d'enseignements dans la tradition bouddhique et aussi dans toutes les autres traditions de ce monde. Quel que soit l'enseignement qui nous semble convenir, il est nécessaire de s'appliquer à trois entraînement : l'écoute, à la réflexion et à la méditation.

Écoute

L'écoute est une ouverture au cours de laquelle on met de côté nos préjugés pour éviter que s’élève en notre esprit de la réticence ou trop d'enthousiasme ou encore de l'indifférence. On écoute avec attention les mots et surtout le sens des mots qu'emploie l'instructeur. On n'écoute pas dans l'attitude de l'adepte fasciné par le " charisme " de l'instructeur. Si nous avons l’espoir que l’enseignement sera suffisamment explicite et convaincant et qu’on s’en remet à la réputation de l’enseignant pour qu’il n’y ait qu’à entendre et qu’une grâce divine fasse le reste, notre écoute risque de ne rien garder du sens. Pour être un auditeur averti, nous devrions avoir déjà défini nos besoins, nos aspirations et nos exigences spirituelles. Le Bouddha Sakyamuni nous demande de s’en remettre à l’enseignement et non pas à l’enseignant. Cela veut dire que nous devons savoir si l’enseignement répond à notre aspiration. C’est l’usage que l’on fera de l’enseignement qui nous fera progresser sur le chemin de l’éveil.

Une écoute convenable développe une sagesse qui s'accompagne de la première des trois confiances, la confiance d'être assuré que l’on ne perd pas de vue l’aspiration à l’Éveil et qu’on ne se laisse pas séduire par les mots..

Le Bouddha dans le geste de l'enseignement

Réflexion

La réflexion fait intervenir notre intelligence. Son objet est le sens des mots que nous avons écouté. La réflexion mène à bien notre raisonnement sur un thème précis. Elle permet également de prendre en considération l'enseignement général au regard de notre situation personnelle et particulière, pour en déduire un sens certain et applicable. La réflexion permet d’évaluer notre aspiration et de nous positionner dans notre engagement. Dans ce cas, la réflexion ne laisse pas place à la mystification et à l'exotisme. La réflexion exige un effort du raisonnement. Un raisonnement ne peut être mené à bien que si nous avons le sens précis des mots de l’enseignement. Le sens est matière à réflexion et non pas le mot. Le mot seul est matière à opinion. D’où l’importance de l’écoute et de l’étude et des questions. On cesse de se plaindre de ne pas comprendre ce qui est dit ou écrit. On ne dois pas attendre l'enseignement providentiel, le véridique livre révélé ou le super grand lama qui saura nous convaincre. On n'attend pas que l'on nous fasse comprendre, mais on s'applique à réfléchir sur ce que l'on a entendu ou lu. Demandez que le sens des mots vous soit communiqué. Si votre réflexion soulève un doute, une remarque ou encore une contestation, ce n’est pas un problème. Poser vos questions à votre enseignant qui se fera une joie d’en discuter avec vous. Ce n’est pas un manque de respect. On peut même dire que c’est une façon d’honorer l’enseignant. Parfois, une écoute convenable amène à prendre conscience que l'on avait cru comprendre. Savoir que l'on n'a pas compris est une marque d'intelligence et devrait suscité l'envie de réfléchir.

La certitude issue de la réflexion ne relève pas de la simple opinion ou d'une croyance et cette certitude ne risque pas de nous enfermer dans des convictions parce qu'elle procède d'un effort qui contrarie nos paresses. L'effort de la réflexion permet d'assouplir et de muscler notre intellect (tib. Lo) et d'en recouvrer toute la dextérité naturelle. Cette dextérité est utile pour méditer. Il ne s'agit pas d'adopter un enseignement en l'occurrence "bouddhiste" parce qu'il nous semble bien sympathique. Écouter et réfléchir à un enseignement est par là même une attitude "bouddhique", c'est à dire "éveillant". Il ne s'agit pas de devenir bouddhiste, il s'agit de s'éveiller et pour cela d'avoir tous les éléments en main.

La sagesse de la réflexion développe la confiance d’être assuré que l’on pense par soi-même et de pouvoir adapter notre pratique du Dharma selon nos propres choix de vie et non pas l’inverse. Cela évite de dépendre d’un maître à penser.

 

Méditation

La méditation ne laisse place ni au doute ni aux concepts. Elle nécessite l'ouverture et l'intelligence que développent l'écoute et la réflexion pour finalement expérimenter par soi-même le sens de l'enseignement. Méditer consiste à s'appliquer avec l'effort de la conscience et de faire "expérience directe". En résumé, l'entraînement à la méditation comporte deux volets : la stabilité et la contemplation (sct. samatha et vipassana) (cf. Le Flambeau de la libération). Par la méditation de samatha, l'effort de concentration place notre esprit dans l'état approprié à la contemplation des qualités inhérentes à l'esprit. Par l'absorption méditative, ces qualités réintègrent l'espace qui s'aménage à cet instant. Il y a une grande différence entre faire des expériences de méditations et actualiser ces qualités en même l’esprit. Les instructions de samatha font appel à une discipline et à une rigueur. En s'y consacrant correctement et sobrement nous éviterons toutes les mystifications qui entourent le mot méditation. Nous n'aurons aucune difficulté dans une voie spirituelle car nous aurons acquis des valeurs sûres de l'esprit ; joie, confiance, souplesse, plaisir... Les instructions précises de vipassana permettent de faire usage du discernement et de la souplesse. En s'y appliquant intelligemment on actualise la nature ultime de l'esprit. Par samatha on s’établit dans une stabilité équanime qui permet une contemplation (vipassana) avec un discernement lucide. L’union de samatha et vipassana est la sagesse même. Une méditation convenable développe la sagesse =la troisième confiance, la confiance "expérientielle". Cette troisième confiance s'accompagne de gratitude.

La vertu de l'écoute nourrit la vue juste

La vertu de l'analyse nourrit l'intuition

La vertu de la contemplation nourrit l'expérience

 

S'il y a écoute, il y a enseignement.

S'il y a enseignement il y a matière à réfléchir.

S'il y a matière à réfléchir il y a fruit à méditer.

Ne vous en remettez pas à l'enseignant, mais à votre écoute, réflexion et méditation. C'est le meilleur moyen de rendre hommage à l'enseignant.

Transcription d'enseignements de Lama Shérab Namdreul.
Voir également : Écoute, Réflexion et Méditation de Khempo Tsultrim Rinpotché

 

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