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9 jours pour 9 chemins
par
Khenpo Chimed Rinpoché
Tableau synthétique des neuf yanas
Hinayana et Mahayana, le véhicule causal des caractéristiques
Trois véhicules des Soutras : le véhicule d’élévation par le déploiement.
1. Le Shravakayana, le véhicule des auditeurs, (Hinayana).
2. Le Pratyekabouddhayana, le véhicule des "bouddhas-par-soi", (Hinayana).
3. Le Mahayana, le véhicule des Bodhisattvas.
Vajrayana, véhicule du fruit
Les six véhicules des Tantras :
Trois Tantras externes : le véhicule de la connaissance par l’ascèse.
4. Le Kriya tantra.
5. Le Charya tantra.
6. Le Yoga tantra.
Trois Tantras internes : le véhicule des moyens habiles de transmutation.
7. Le Maha yoga
Il traite des techniques de kyérim, de génération de soi en la nature pure de la divinité.
8. L’Anu yoga
Il implique, une fois que l’on a cette vue pure de soi, un travail sur les canaux et les souffles.
9. L’Ati yoga ou Dzogchen, la Grande Perfection, le sommet.
Les huit véhicules paliers qui mènent au sommet.
Nous avons dressé un tableau rapide des neuf véhicules paliers propre à la tradition Nyingmapa.
Pourquoi parle-t-on d’étapes, de paliers (tib. Rimpa) ? Les huit premiers véhicules sont comme les marches d’un escalier qui conduit le pratiquant au véhicule suprême, le véhicule de la Grande Perfection, le Dzogchen. Les huit premiers chemins avec leurs méthodes et leurs pratiques sont, à ce niveau là de notre développement intérieur, comme les huit étapes successives qui nous amènent au palier final.
Le 1er jour
Le Shravakayana, le chemin des auditeurs
L’auditeur (sk. Sravaka, tib. Nyiènteu) est "celui qui écoute". Le Shravakayana est le véhicule de l’auditeur car les pratiquants de cette voie écoutent tous les enseignements, y compris les enseignements les plus avancés mais ils ne mettent en pratique qu’un certain type d’instructions. Ils sont le réceptacle de toute la parole du Bouddha.
L’état d’esprit de l’auditeur.
La tournure d’esprit du shravaka consiste en cette soif totale de se libérer des souffrances du samsara, de parvenir à cet état de cessation des souffrances, que l’on appelle "libération". Mais c’est une préoccupation qui est vraiment très personnelle. Ce n’est pas que ce shravaka soit dénué de compassion mais sa vue est limitée à sa propre personne : « Je ne peux pas grand-chose pour les autres mais au moins, je vais veiller à avoir le contrôle de mon esprit et ensuite je vais arriver pleinement à pénétrer cette réalité que Bouddha a appelé le non-soi de la personne. Je n’ai pas cette énergie unique au bodhisattva qui lui permet de travailler durant des vies et des vies à la libération de tous les êtres mais au moins je travaillerai à ma propre libération. Ce sera déjà un être de moins dans le samsara ».
Ce pratiquant, dès lors, met tout en œuvre, comme par exemple travailler sur la concentration, ou l’attention soutenue pour permettre à son esprit de correctement se focaliser, et de pouvoir pénétrer totalement cette réalité de l’absence d’un "Je". Ce shravaka comprend que c’est cette notion du "Je" qui a précisément entraîné la formation des émotions perturbatrices, des passions (sk. Klésha, tib. Nyeun Mong) et du karma. Il aspire pleinement à réaliser la réalité du non-soi de la personne.
Le 4e jour
Le Kriya tantra, le chemin de l’action rituelle
4. La méditation. (tib. Gompa)
La méditation consiste en les quatre ainsités concernant la dimension absolue : « cet état de l’absolu qui est juste cela ».
Les quatre ainsités.
1. L’ainsité de soi.
2. L'ainsité de la divinité avec ses six aspects.
3. L’ainsité de la récitation du mantra.
4. L’ainsité de recueillement.
1. L’ainsité de soi.
L’ainsité de soi consiste à s’ancrer, à se poser dans l’état naturel du non-soi. Il s’agit d’expérimenter cette réalité comme étant le "soi", séparée du reste, participe en fait de ce mode d’être absolu de la base. Le pratiquant arrive à faire se résorber les notions impures du sujet et de l’objet.
Le 9e jour
Le Dzogchen, le chemin de la Grande Perfection
La Claire Lumière.
Dans la pratique, la base de travail du Dzogchen, c’est la Claire Lumière, Rigpa, la connaissance.
Dzogchen, le non duel.
Le Maha yoga se focalise sur les moyens habiles. C’est pour cette raison que les dix-huit tantras du Maha yoga sont qualifiés de "tantra père". L’Anu yoga met l’accent sur l’intelligence éveillée, la sagesse. C’est pour cette raison qu’on le qualifie de "tantra mère".
Le Dzogchen est un corpus de tantras qualifiés de non duels parce qu’il n’est ni "mère" ni "père". Il est au-delà de cette classification. C’est pour cette raison qu’on le désigne aussi comme tantra "non duel".
Le Dzogchen rassemble un ensemble de tantras appelés "tantras non duels". Ce qui est perçu au niveau du Dzogchen, c’est la véritable connaissance, sans union ni séparation de Rigpa. Engagé dans le Dzogchen, il ne faut jamais perdre cette vue de Rigpa.
Le Maha yoga est proposé pour les individus dominés par l’aversion-colère. L’Anu yoga est proposé pour les individus dominés par le désir-attachement. L’Ati yoga, le Dzogchen est proposé pour les individus dominés par l’ignorance.