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Questions de Teuyeu Samdroup (extraits)

LA SPÉCIFICITÉ DE TCHEU

« Matchik-la, de quelle manière ta doctrine, cette pratique de Tcheu, est-elle plus profonde et pleine de sens que les autres enseignements ? »

« Écoute, mon fils. Ma doctrine, le Mahamoudra de Tcheu, est de beaucoup préférable à d’autres enseignements. Son sens essentiel est très profond. Il s’agit d’une doctrine du Dharma rare, spécifique, un enseignement d’instructions ésotériques différent des autres. Cet enseignement est le cœur de toutes les religions, le sommet de tous les véhicules, la plus sublime essence des soutras et des tantras concentrée en une doctrine. L’enseignement qui libère les quatre sortes de démons dans leur propre fondement est la méthode suprême pour puissamment éliminer les cinq poisons. C’est la hache qui coupe les racines de l’arbre vert de la saisie de l’ego. C’est l’armée qui conjure de manière décisive la bataille du cycle des existences. C’est la puissance qui vainc les 80 000 types de forces obstructrices. C’est le remède bienfaisant qui triomphe des 404 sortes de maladies. Sa réalisation n’exige pas un temps trop long ; c’est plutôt un ensemble d’instructions pour un complet Éveil dans un même corps et au cours d’une seule vie. Ne ressemblant pas à d’autres enseignements du Dharma, ce Dharma authentique de Tcheu est l’enseignement spécifique de cette yogini. 

« Fils de noble famille, les pratiquants actuels du Dharma ont une soif pour cette vie et lui sont attachés, c’est pourquoi ils ne peuvent renoncer à la saisie de l’ego. En raison de ce point crucial, ils aspirent aux plaisirs du corps. Ils recourent à plusieurs types de méthodes, comme les mantras courroucés, les charmes et les pouvoirs magiques pour contrer les personnes ou les esprits non humains qui mettent en péril leurs amis et leurs parents ou leur pouvoir et leur fortune. Ils exercent une extrême vigilance dans les moyens de s’autoprotéger, pratiquant des méditations sur des cercles et des enceintes [de protection]. Certains maîtres qui exposent le Dharma à des auditeurs attirent suffisamment de moines pour mettre la main sur les biens d’une communauté monacale. Gagnant l’estime de tous et de l’argent, ils exploitent un commerce fondé sur des donations. Ce véhicule est inférieur et n’a aucune capacité à s’opposer [à la force du] cycle des existences. Leur doctrine et celle de cette vagabonde sont totalement différentes.

« Les démons que ces personnes conjurent et exorcisent (bskrad) à travers une activité courroucée et pleine de haine, je les attire par le pouvoir de l’amour et de la compassion et je les rassemble tels un cortège autour de moi. Les plaisirs et le corps, tant chéris et désirés par les autres, je les offre vers le haut sans attendre de retour comme une offrande aux Trois Joyaux, vers le bas aux êtres des six mondes d’existence ainsi que vers les êtres infortunés que sont les créanciers des dettes karmiques. En particulier, en direction de ces démons malfaisants qui ont envie d’un corps et de force vitale, ces terrifiants esprits non-humains, j’en fais l’objet de la plus grande des offrandes et je m’en dessaisis sans le moindre attachement.....

 

Questions de Gangpa Mouksang (extraits)

LES QUATRE DÉMONS

Gangpa Mouksang demanda : « Matchik-la, quelle est précisément la signification de démon ? ».

« Écoute mon enfant. Voici quelles sont les caractéristiques des démons (blud). Ce qui est appelé ‘démon’ n’est pas à proprement parler une entité immense et noire qui effraie et terrorise quiconque l’aperçoit. Un démon est tout ce qui empêche d’atteindre la libération. C’est pourquoi, même nos chers et tendres amis, nos compagnons sont des démons en puissance [vis-à-vis de] la libération. Et par-dessus tout, il n’y a pas de plus grand démon que cette saisie de l’ego. Aussi, jusqu’à ce que la saisie de l’ego soit tranchée, tous les démons sont dans l’attente, bouche grand ouverte. Pour cette raison, tu as besoin de t’efforcer à mettre des moyens habiles en œuvre pour trancher le démon de la saisie de l’ego. Trois autres démons sont issus de la saisie de l’ego ; nous avons ainsi les quatre démons qui doivent être tranchés. Voici quels sont leurs noms :

1. LES QUATRE DÉMONS
(1) Le démon entravé ou matériel
(2) Le démon immatériel
(3) Le démon de l’euphorie
(4) Le démon de l’arrogance.
Ce sont les quatre démons de la saisie de l’ego.
(1) Le démon entravé ou matériel1

« Le démon matériel est la forme qui est vue par l’œil. L’attirance survient en lien avec une forme plaisante, et l’aversion survient face à une forme déplaisante. De la même manière selon qu’ils sont agréables ou désagréables, les sons, les odeurs, les saveurs, les textures apparaissent en tant qu’objets des sens de l’oreille, du nez, de la langue et du corps et engendrent l’attirance ou l’aversion. C’est ce qui est appelé le démon de la saisie dualiste. On attribue une réelle existence à un objet [perçu par] les sens et les organes des sens sont pris dans le filet d’un véritable objet [d’attraction ou] d’aversion. Ceci produit la condition qui nuit aux êtres et devient ainsi la cause qui les enchaîne au cycle des existences. C’est pour cette raison qu’on l’appelle un démon. Et on l’appelle un démon car on est piégé par des objets existants, qu’ils soient bons ou mauvais. D’où le nom de ‘démon matériel’.

« Par conséquent, mon fils, toute chose à laquelle on s’attache est un démon, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Dans tous les cas, tu dois te débarrasser de l’attachement et de la saisie. Pour ce qui concerne la forme, l’essence même de la forme est par nature vacuité. Et donc, mon fils, puisque la forme est par nature non-existante, tu dois méditer sur cette vacuité par nature sans attirance ni répulsion pour la forme. Tu ne peux mettre fin à l’apparition de la forme, [mais il faut que tu réalises qu’il s’agit] d’une simple apparition, sans t’agripper à la validité de son existence. En éliminant l’attachement à ce qui n’est qu’une simple apparition, tu seras libéré de la forme, fils de noble famille. Il en est de même pour le son, l’odeur, la saveur, la texture. Garde cela en l’esprit. Voici ce qu’est le mode d’existence du démon matériel, et voici quelle est la manière de s’en libérer.....

 

Questions de Teuyeun sur Tcheu (extraits)

Puis Teunyeun et les filles Gyen dirent à Matchik la manière dont elles l’avaient perçue auparavant comme étant Varahi. À cela elle répondit :

« Extérieurement, je suis la Grande Mère des Victorieux. Inté-rieurement, je suis la Noble Tara. Secrètement, je suis Vajravarahi. En outre, les quatre dakinis de l’entourage sont extérieurement la clarté des quatre éléments. Intérieurement, elles sont les quatre dakinis de la sagesse primordiale. Secrètement, elles sont les quatre syllabes. La Dakini de la famille Bouddha est la syllabe blanche ha. La Dakini de la famille Ratna est la syllabe jaune ri. La Dakini de la famille Padma est la syllabe rouge ni. La Dakini de la famille Karma est la syllabe verte sa. Moi-même, je suis la syllabe bleue bam. Nous cinq, la principale et son entourage, nous sommes les cinq syllabes. La terre est la Dakini de la famille Bouddha. L’eau est la Dakini de la famille Ratna. Le feu est la Dakini de la famille Padma. L’air est la Dakini de la famille Karma. Je suis l’espace pur. Nous cinq, la principale et son entourage, nous sommes les cinq éléments.

« En outre, nous cinq, la principale et son entourage, nous sommes extérieurement la nature des cinq corps ou dimensions de bouddha (kaya). Intérieurement, nous sommes les cinq dakinis de sagesse. Secrètement, nous sommes les cinq grandes sagesses. La Dakini de la famille Bouddha est le corps de réalité (dharmakaya). La Dakini de la famille Ratna est le corps d’émanation (nirmanakaya). La Dakini de la famille Padma est le corps d’essence (svabhavikakaya). La Dakini de la famille Karma est le corps de l’Éveil manifeste (abhisambodhikaya). Moi-même, je suis le corps de parfaite extase (sambhogakaya).

« La Dakini de la famille Bouddha est la sagesse de l’espace absolu (dharmadatu). La Dakini de la famille Ratna est la sagesse de l’équanimité. La Dakini de la famille Padma est la sagesse du discernement. La Dakini de la famille Karma est la sagesse tout-accomplissante. Moi-même, je suis la sagesse semblable au miroir. Les cinq poisons sous leur aspect purifié sont les cinq sagesses primordiales.

« Nous sommes ces cinq : la vue, la méditation, la conduite, le fruit et l’engagement sacré. Je suis Varahi, la vue. La méditation est la Dakini de la famille Vajra. La conduite est la Dakini de la famille Ratna. Le fruit est la Dakini de la famille Padma. L’engagement sacré est la Dakini de la famille Karma. C’est ainsi.
« Moi, Labdreun, une femme ordinaire, je suis les cinq dakinis, la principale et son entourage. En tant que Varahi, je suis la conscience. L’agrégat de la forme est la Dakini de la famille Bouddha. L’agrégat de la sensation est la Dakini de la famille Ratna. L’agrégat de la perception est la Dakini de la famille Padma. L’agrégat des formations mentales est la Dakini de la famille Karma.

« Des cinq composants, je suis le liquide séminal1 (bodhicitta). La chair et les os sont la Dakini de la famille Bouddha. La chaleur est la Dakini de la famille Ratna. Le sang est la Dakini de la famille Padma. La respiration est la Dakini de la famille Karma. Telle que tu me vois, je suis la femme ordinaire Labdreun.

« Les cinq bouddhas et les cinq mères et l’assemblée de héros, d’héroïnes et de dakinis, demeurant ou réunis dans le palais sont toutes moi, fils fortuné. Tout comme la quintessence de tout ce qui peut être désiré surgit de la base qu’est l’agrégat de la terre, les bases de mes agrégats, de mes constituants et de mes sens sont de la nature des dieux et des déesses, mon fils. Tout comme les abeilles bourdonnantes se rassemblent naturellement dans des bosquets de lotus en fleurs et parfumés, les héros et héroïnes se rassemblent tels des nuages partout où je réside, mon fils ».....

 

Questions de Teuyeun sur Tcheu (extraits)

LA MORT ET LE MOMENT DE LA MORT

La fille de Matchik nommée Gyenema demanda : « Nous sommes quatre sœurs de naissance inférieure et nous avons une compréhension limitée. Dans le rituel du Transfert (las sbyor ’pho ba), tu as évoqué les signes du moment de la mort. Quels sont-ils ? Et lorsque tu nous as fourni les explications concernant le festin rouge en général et ses quatre déclinaisons spécifiques, qu’étaient la chair extérieure, la chair intérieure et la chair médiane ? Comment as-tu répertorié les organes internes, les viscères, les segments majeurs et mineurs, les articulations, les canaux, les ligaments dans les divisions naturelles du corps ? Comment as-tu répertorié les [parties du corps] externes et internes, ainsi que les orifices internes ? Et lorsque tu définis les dieux et démons intérieurs, extérieurs et intermédiaires, ceux qui sont identifiés comme les démons supérieurs et inférieurs, que cela nous apporte-t-il ? Nous n’avons pas jusqu’à présent été capables de comprendre tout ceci. Mère, peux-tu prendre cette demande en considération et nous éclairer sur ces questions ? »

« Mes filles et mes fils de bonne famille, écoutez attentivement et je vais vous expliquer, » dit Matchik, et subitement, alors qu’elle regardait l’étendue du ciel, son corps se mit à rayonner de lumière. Elle s’éleva dans le ciel à la hauteur d’une coudée et commença ses explications, d’une voix captivante :

« Les signes du moment de la mort sont identiques à ceux que j’ai enseignés sur la manière de mourir lorsque j’ai expliqué la phase de création et la phase de dissolution. Malgré tout, comme cela n’a pas dissipé la confusion [évidente] qui transparaît dans ta question, ma fille, je vais te fournir quelques explications complémentaires. En voici une version moins usuelle.

« Lors de la phase terminale, les constituants de ton corps se désagrègent, ton corps émet une mauvaise odeur, tu transpires et tu deviens livide. Ton élocution est hésitante et tes yeux se révulsent. Tu parais inquiète et tu veux t’en aller. Tes mains tremblotent comme si tu cherchais une aiguille que tu aurais perdue. Tes cheveux et tes poils se dressent, et la pigmentation de ta peau sous les ongles s’éclaircit. Ta bouche est desséchée et ton souffle est haletant. Puis, alors qu’auparavant ton teint était pâle, il devient brillant et écarlate. Les muscles de tes bras se contractent, tu es inquiète et désorientée. Tu as des hallucinations, tu vois des choses qui n’existent pas réellement et tu as l’impression qu’elles se collent à ton corps, et tes mains tentent de t’en débarrasser. Par moments ta vue est claire et à d’autres tu ne vois plus rien du tout, et tu te retrouves dans l’obscurité. Tu as l’impression d’avoir un moulin à eau dans tes oreilles, tu entends les sons ur ur, wing wing, et tik tik, comme ceux d’un filet d’eau continu. Tu perçois des odeurs qui n’existent pas et qui te donnent l’impression d’effluves qui vont et viennent. Tu as l’impression qu’une couche de poussière au goût amer s’est étalée sur ta langue. Quoi que tu fasses de ton corps, les sensations pénibles vont en grandissant. Ton esprit est agité, tu ne peux trouver le moindre repos, les nerfs et les ligaments de tes mollets et de tes avant-bras te font mal et te font mouvoir le torse d’avant en arrière, comme un serpent qui se déplace à toute vitesse. Tes cheveux et tes poils se couvrent de fines gouttelettes. Tu veux constamment changer ton lit de place, et [tu as d’étranges] perceptions. Tu ressens un fort attachement pour tous tes amis et les membres de ta famille et tu cries leurs noms, encore et encore. Par moments tes sens te trompent, et tu te trouves confrontée à des événements rencontrés au cours de tes rêves les plus récents. Puis tu ne reconnais ni tes amis ni tes parents, et tu marmonnes toutes sortes de choses insensées, incompréhensibles. À d’autres moments tu reprends un peu tes sens.

« Tu devrais reconnaître ces premiers signes de la mort. À cet instant, si ta conscience divague et se débat dans la confusion, raffermis-la et applique-toi fortement, encore et encore, à ne pas sombrer dans l’illusion. À cet instant, si tu es attachée aux amis, à ta famille, à la nourriture et aux richesses, pense à quel point tout est impermanent, tout comme tu l’es toi-même, et sans le moindre attachement souviens-toi uniquement de ton Lama. Alors, sois sans crainte. Élève ta conscience et sois sûre de toi, comme si tu partais en guerre. Appuie-toi sur la fierté d’être la déité yidam. Si tu es effrayée à la pensée de mourir, souviens-toi ainsi de la vue pure de la vacuité :

« La conscience intrinsèque n’est pas produite par des causes et des conditions. Les Bouddhas des trois temps eux-mêmes ne l’ont pas observée. Cette conscience, qui est par nature libre de toute caractéristique, ne peut logiquement pas mourir. Puisqu’elle est sans naissance, il n’y a pour elle pas de cessation ni même quelque permanence que ce soit. En conséquence, elle a par nature le caractère de la vacuité. Puisqu’elle ne peut pas mourir, pourquoi s’inquiéter ?

Questions de Tcheukyi Sengué (extraits)

IDENTIFIER LES ESPRITS DES LIEUX

« Maintenant je vais donner des enseignements sur le sujet des sadaks et des autres, et pour chacun d’eux en deux temps. Avant tout, les sadaks (seigneurs de la terre ou propriétaires de la terre) en général et en particulier. En général, ceux que l’on nomme communément les sadaks sont des totchés (lto ’phye, "qui avance en rampant"). Le totché [croit] qu’une certaine étendue de terre est son propre corps et s’y agrippe comme s’il s’agissait vraiment de lui-même. Si quelqu’un d’autre s’en approprie ne serait-ce qu’un morceau grand comme un doigt, il croit que c’est son propre corps qui a été découpé. Tout terrain est définitivement "approprié" par ces totchés, ce qui fait que les sadaks de la terre sont en général des totchés. Puis, au sein des totchés, les [sadaks] particuliers sont ceux qui se saisissent de la propriété d’un certain domaine. [Par exemple] Pakgo, Lakpa, Bhadra et Tese sont quatre domaines particuliers qui sont chacun dits être "appropriés" par des sadaks. Ils sont également accompagnés d’une nombreuse suite, et tous sont appelés sadaks.

« Les shidaks (seigneurs ou propriétaires du sol / de la contrée) sont également de deux sortes, l’une en général et l’autre en particulier. En général, shidak est une appellation de celles qui sont nommées déesses de la terre. Ayant obtenu le contrôle du domaine qui est le corps d’un totché, [la shidak] demeure inséparable de ce domaine qu’elle tient pour support. Elle est la déesse qui existe spontanément issue de la nature de la terre. Elle est la supérieure ou la maîtresse du sadak de Pakgo et des autres, et de toutes les apparitions d’esprits (’byung po) qui demeurent dans les autres terrains, montagnes et falaises escarpées. Ainsi, le possesseur ou la maîtresse des shidaks est en général la déesse de la terre. Le shidak particulier est simplement le nom donné à ceux qui, individuellement, composent l’entourage de la déesse de la terre qui réside dans un lieu particulier....

Questions de Jetsun Zilneun (extraits)

LES APPARITIONS EXTÉRIEURES ET INTÉRIEURES DES ESPRITS

Jetsun Zilneun1 demanda : « O Matchik-la, peux-tu avoir l’amabilité de nous expliquer en détail, à nous qui sommes des débutants aux capacités limitées, les modalités extérieures, intérieures et secrètes caractérisant la manière dont surviennent les apparitions – les façons générales dont elles se présentent, l’une étant particulière et l’autre ordinaire. »

Matchik dit, « Écoute mon fils. Ceux qui n’ont pas atteint les terres de bodhisattvas et qui ne possèdent pas la clairvoyance sont incapables de comprendre ce qui se passe dans la pensée des autres. Ceux qui n’ont pas maîtrisé l’absorption méditative dans leur visualisation ne peuvent pas véritablement invoquer des dieux et des démons. De tels novices qui souhaitent résider dans des lieux hantés devraient être attentifs aux signes (mtshan ma) que leur procurent leurs rêves. C’est-à-dire qu’il te faut examiner les signes des dieux et démons en général ainsi que celles, plus spécifiques, des huit classes2. Je vais te les expliquer comme il convient, aussi applique-toi à bien les comprendre.....


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