Extrait n° 5 du cycle Mandala Yoga
de Lama Neldjorpa Shérab
Après avoir développé une aspiration à l'Eveil, il est nécessaire d'avoir une idée précise de l'objectif. L'aspiration est la cause qui permet l'obtention d'un fruit. Dans l'enseignement du Bouddha Sakyamuni, ce fruit est la reconnaissance de la nature de notre esprit et en cela, il n'est pas la conséquence d'un apport extérieur. Le fruit est inhérent à la nature fondamentale de l'esprit. Il est intérieur. Cependant, ne l'ayant pas encore reconnu, il est à un stade potentiel. Ce potentiel d'Eveil se dit Tathagatagarbha en sanscrit et a le sens de "Ainsité en notre cur" encore à l'état d'embryon. Une fois purifiée de tous les voiles qui la recouvre, la nature de l'esprit se montre félicité, clarté, compassion, libre de tout conditionnement. Cette nature de l'esprit est depuis des temps sans commencement Bouddha.
Bouddha ne désigne pas à proprement parler un être en soi, bien qu'on nomme Bouddha ceux qui ont réalisé cette nature de bouddha. Il n'y a pas de Bouddha en soi. S'il y avait un Bouddha en soi, on ne pourrait pas s'éveiller. N'étant pas un Bouddha en soi maintenant, on serait pour toujours en soi un être du samsara. Or, il n'y a pas de différence de nature entre les êtres du samsara et les êtres éveillés. Il y a juste une illusion qui les sépare.
On prend donc refuge dans cette nature de bouddha réalisée par le Bouddha Sakyamuni lui-même qui nous a enseigné le chemin pour y arriver à notre tour. C'est possible pour tout un chacun car nous avons tous cette nature potentielle de bouddha. Mais pour aspirer à cette nature fondamentale, il nous faut suffisamment de prétention. Si on veut obtenir un travail, il est nécessaire de pouvoir répondre aux exigences demandées. Un patron attend de nous des prétentions, il ne s'en remet pas à nos espoirs. L'aspiration n'est pas un espoir. Elle doit répondre à des exigences qu'induit un engagement vers cet Eveil. L'expression tibétaine "sangyé la kyab sou tchio" signifie "aller vers bouddha en tant que refuge", "aller vers", "tendre à", "pré-tendre". Pour avoir une bonne estimation de l'aspiration, du chemin et de ce que cela exige, sans se surestimer ni se sous-estimer, il faut une idée claire de ce que signifie ce potentiel.
Traditionnellement, l'idée de potentiel est illustrée par deux exemples : celui du beurre qui est potentiel au lait et celui de la pépite d'or emprisonnée dans sa gangue. Dans l'exemple du beurre, il s'agit d'un potentiel en puissance qui demande une méthodologie pour effectuer une transformation du lait en beurre. On introduit une cause qui conduit à un effet. Pour avoir le beurre, il faut baratter. Pour actualiser notre nature potentielle, il est nécessaire d'établir les causes d'une transformation. Cette conception du potentiel est compatibles avec les méthodes de ce qu'on appelle le Véhicule causal (par ex. le Soutrayana, le Paramitayana…).
Dans l'exemple de la pépite d'or, il s'agit d'un potentiel immaculé mais qui se trouve « en veille » comme peut l'être un ordinateur dont les fonctions seraient en stand by. Dans l’exemple de la pépite, l’or, bien qu'enfermé dans sa gangue, reste pur mais il reste cependant inutilisable, inexploitable. Cette conception de la Bodhicitta introduit une Vue pure, dénuée de discrimination, qui conduit à la reconnaissance directe de la nature primordiale et immaculée de l’esprit. Pour avoir l'or, il suffit de l'extraire de sa gangue. Il n'y a pas lieu de le transformer. L'éveil à la nature de l’esprit veut dire s'extraire (préfixe é) de l'état de "veille". Les voiles ne sont que des voiles sans autre effet que de recouvrir cette nature primordiale sans la souiller pour autant. Cette conception du potentiel est compatible avec les principes du Véhicule du fruit (par ex. le Tantrayana, le Mantrayana…) qui considère la sagesse comme seule méthode.
1er phase : l'hommage
On se place en posture de méditation, et on visualise au sommet de sa tête, à une coudée à peu près, le Bouddha Sakyamuni. Il se tient en posture vajra, ses cheveux sont dressés en chignon. Il tient dans la main gauche le bol d'aumônes et de la main droite, il fait le moudra de la prise de la terre à témoin. Il est vêtu des trois vêtements du dharma de couleur or, safran : la robe, le vêtement supérieur et le zen. Sa peau est ambrée, brillante. Il irradie d'une lumière or.
Si on est chrétien, on peut visualiser le Christ en gloire ou dans le don du sacré cur mais toujours avec cette luminosité or. Si l'aspect canonique du bouddha, ou tout autre aspect humanoïde nous gène, on peut visualiser une sphère de pure lumière dorée.
Ce qui est important, c'est que l'objet visualisé soit placé au dessus de notre tête et évoque à notre esprit la qualité universelle de l'Eveil, de l'union de sagesse et compassion. Parfois, c'est un peu plus difficile de prêter des qualités à une sphère, c'est pour quoi on utilise dans le mahayana des formes humanoïdes. Dans le tantra également, on utilise des formes humanoïdes pour visualiser la compassion, ce sont des Yidams. Yidam veut dire relié (lat. religere) à l'ultime. Mais si on prête une existence propre à la forme, c'est de l'idolâtrie. Il faut donc bien comprendre le message de la visualisation et de l'idée qu'on visualise. C'est l'idée qu'on visualise qui doit présider à l'esprit. On a en présence la compassion. C'est donc en tant que symbole et présence de cet état qu'on visualise la forme du bouddha. Mais si ça ne nous gène pas de visualiser une sphère et qu'on comprenne bien la démarche de la visualisation, c'est exactement la même chose du point de vue de l'évocation.
On peut commencer par la compassion, par l'amour ou par la sagesse selon ce qui nous inspire. Il faut rester naturel et trouver sa propre manière de procéder. On peut s'inspirer de la vie du Bouddha ou de grands êtres éveillés comme Milarépa qui ont obtenus la nature primordiale de l'esprit. Cette présence est "en gloire", luminosité vide, au-dessus de notre tête, ni trop près ni trop loin, en l'esprit. On évoque, on invoque ces caractéristiques de compassion, de sagesse connaissance pure. Visualiser, c'est prier, c'est stimuler la présence. C'est comme penser à ses enfants, c'est évoquer le sentiment de quelqu'un, sa mère, un être cher, avec amour et on se recueille très facilement. Ce n'est pas plus difficile.
Une fois le sentiment de cette présence à l'esprit, on rend hommage aux qualités de l'Eveil avec dévotion, respect, vénération. Ce n'est pas le Bouddha qui a besoin de cet hommage mais notre hommage nous ouvre et honore notre propre nature de bouddha. Plus on respecte quelqu'un, plus on se respecte soi-même. Plus on stimule l'hommage en l'autre, plus on s'ouvre à nos propres qualités. L'hommage ne devrait pas entraîner un sentiment d'humiliation ou de sous-estimation du genre " plus on va s'humilier, plus on se croit modeste ". Chez certaines personnes, la fascination et la peur génèrent une sorte de vénération proche de la bigoterie du genre " je suis de mauvaise qualité, vous êtes mieux que moi ". L'hommage ne constitue pas un rapport d'évaluation de soi à l'autre mais plutôt une véritable émancipation de nos mécanismes d'arrogance et d'orgueil. L'hommage dissipe les voiles de l'égocentrisme. Il est la meilleure expression pour respecter notre bouddhéité. On ne se respecte pas dans l'égocentrisme, on se limite. Dans l'hommage on se grandit. L'hommage met en uvre une loi de conformité de nature. Un principe de vases communicants. Quand on fait l'éloge d'une personne pour sa générosité du même coup on honore notre propre générosité, elle s'exécute, elle s'exauce, elle excelle. On extrait nos propres qualités de leur état de veille. C'est la vertu de la réjouissance. C'est la vertu de ce qu'on appelle dans le Vajrayana la "Vue pure".
Dans cette méditation du Tathagatagarbha, l'hommage est la base indispensable pour obtenir des signes de succès. S'il le faut, méditez toute une session sur le Bouddha au-dessus de votre tête. Il évoque les qualités incommensurables de protection, de fiabilité de compassion, de sagesse, d'omniprésence. Il est toujours disponible à nous. Il est juste là au-dessus de notre tête. Nous sommes reliés comme l'ombre et le corps parce que la nature de bouddha est omniprésente. C'est la première phase de la méditation.
2ème : phase : la douche de lumière
Une fois recueilli dans cette attitude d'hommage, de dévotion et de gratitude, on se représente au centre de notre corps, au cur, un lotus à huit pétales de couleur or.
Ce lotus est comme un siège en attente, en prédisposition, en prédestinée. C'est le berceau qui attend le nouveau né. C'est notre crèche placée en plein cur. On prépare l'a-venir, le messie au sens hébraïque. Messie a aussi le sens de potentiel. Dans la tradition du Bouddha, nous avons le principe de Maitreya, Bouddha de la Bonté fondamentale. D'ailleurs, le traité d'Asanga (cf. Uttaratantrasastra) sur le Tathagatagarbha se veut inspiré de Maitreya. C'est pour cela que Maitreya en tant que Bouddha à venir n'est pas représenté assis en posture sur un lotus mais assis comme sur une chaise pour signifier son état potentiel. Il est en passe d'advenir Bouddha. Il est en phase d'intronisation au lotus, matrice symbolique de bouddha dans le monde du désir.
Cette deuxième phase nécessite foi et connaissance. La foi en le potentiel de bouddhéité. C'est une foi de l'espérance et du possible. Ce n'est pas la foi de l'espoir et de la crainte. Ce n'est pas une foi qui négocie un billet pour le paradis. D'autre part, la connaissance est mise en uvre par le fait de générer à l'esprit l'idée que la forme visualisée est vraiment connaissance, compassion et sagesse. C'est la connaissance qu'il n'y a pas de nature de bouddha à l'extérieur de l'esprit. Bouddha est à portée de cur, siège de notre Bonté fondamentale. Il faut laisser parler son inspiration, sans être artificiel ni se prêter au romantisme spirituel. C'est juste une conscience sensitive. Ne manipulez pas l'autosuggestion. On ne peut pas forcer la simplicité et la sincérité. Pour se respecter, il faut rendre hommage au Bouddha (Tathagata) puis à son cur (Garbha). C'est finalement une histoire de rencontre, d'accueil, d'acceptation de soi, de respect de soi. Il n'y a pas de transcendance.
On se prépare donc à accueillir notre Tathagata et on va visualiser qu'à partir de ce cur (Garbha), de ce lotus, part un canal lumineux, sans couleur particulière, d'un centimètre de diamètre environ, qui va en s'évasant vers le sommet de la tête. C'est le canal central. Il est droit comme une flèche, à la fois clair et insubstanciel comme l'arc-en-ciel. Tout doucement, on va se laisser gagner par la luminosité du Bouddha et cette grâce va s'écouler à travers le canal, par le sommet de la tête, l'orifice pur (Sct. Bhrama), sous la forme d'une luminosité or onctueuse qui va remplir la tête, la gorge, le cur et enfin le corps tout entier. En fait, il n'est pas absolument nécessaire de visualiser un canal. On peut faire aussi simplement une sorte de douche intérieure, on est baigné, nettoyé. Notre corps est nimbé de cette luminosité or qui possède toutes les qualités de Bouddha. Par cette visualisation, on stimule l'idée lucide que tous nos voiles sont dissipés, les voiles de l'ignorance, les voiles de la dialectique, le voiles des émotions et le voile du karma. On est habité de l'hommage rendu au Bouddha et cet hommage dissipe le malentendu qu'on a de nous-même et du monde. On est empli de cette luminosité or qui rayonne, traverse et peut même irradier vers l'extérieur. Notre corps devient de moins en moins solide, de plus en plus transparent et impalpable, lumineux. Faites attention de ne pas partir en délire mystique. Garder la stabilité. Visualiser le corps insubstanciel et lumineux a pour fonction de permettre au corps de le mettre en vacance de nos solidifications égocentriques. On se le représente vide de tout organe, de toute identification au corps et de toute notion d'une entité. Il est comme une chrysalide de très fine épaisseur mais à l'intérieur, tout est luminosité, légèreté, évidence. On gagne en lucidité, en présence.
3ème phase : le cur
A partir de là, cette lucidité fait qu'on va pouvoir se tourner vers le cur de cette luminosité, en notre propre cur, au cur de notre âme si on veut, au plus profond de notre intimité, de notre jardin secret. Notre corps est lumineux, tel une ampoule électrique reliée à un câble, le canal central, et par lequel passe le courant de grâce depuis le Bouddha. Ce courant alimente un filament en incandescence qui emplit tout notre corps de luminosité or. Finalement ce filament est en notre propre coeur. On se concentre en son cur et plus précisément au centre du lotus à huit pétales. Sur celui-ci se trouve maintenant le Bouddha sous les mêmes traits que celui placé au-dessus de notre tête, toutes proportions gardées puisqu'il se place au cur. Si vous avez choisi une sphère, le Christ ou votre lama racine, vous le dupliquez dans votre cur. L'important, c'est qu'il soit de couleur or, la couleur du potentiel d'Eveil. Une image parfaite semblable au reflet dans un miroir. On est Tathagatagarbha, ce qui veut dire qu'on est enceint de l'état de bouddha. Ce n'est pas vraiment une copie, c'est similaire, de même nature. Plus on aura confiance en cette unité de nature plus le cur se fera connaître. Il faut aller se toucher au cur, jusqu'à la moelle du cœur. Il n'y a pas besoin de savoir méditer ni de faire beaucoup d'efforts. Il faut prêter une certaine acuité à la présence au cur sans distraction, sans espoir ni crainte et se faire confiance. Naturel, sans artifice mais vigilant, intelligent. On n'est pas en train de se voir méditer ou de se voir visualiser. On oublie l'idée d'un soi et on exécute la visualisation de la méditation.
Tout doucement, on découvre que la source de toute cette luminosité et de ce bien-être n'est pas dans la forme visualisée au sommet de notre tête mais en nous-même, en notre propre cur. Parce qu'on l'a déjà en germe. Il n'y a pas besoin, finalement, d'aller chercher très loin le Bouddha. On a besoin du Bouddha extérieur pour nous montrer qu'on est à l'image de lui-même. Mais ensuite, on peut le mettre de côté et aller à l'intérieur. Il faut l'extérieur pour se savoir à l'intérieur. Mais ce ne sera plus tout à fait un hommage mais une restitution, la restitution de la Vue pure. Nous répondrons de notre bouddhéité. Une fois responsable, on peut prétendre à l'Eveil. On a accouché à nous-même, à notre nature primordiale, la nature innée de Bouddha.
4ème phase : la résorption
Après un certain temps de méditation, on reste dans une détente naturelle de l'esprit, en se laissant pénétrer du sentiment que l'essence de l'Eveil et de la compassion est désormais en nous et tout autour de nous. A la fin de la session, on fait ce qu'on appelle la résorption en la vacuité.
Il faut bien comprendre ce qu'on entend par résorption. Toute méditation doit se terminer par une résorption car toute méthodologie est relative. Même le bouddha en or est relatif. Il faut résorber pour arriver à l'ultime mais une résorption n'est pas une fin. Il ne faut pas se dire "ah tiens, c'est la fin de la session, je résorbe, je ne pense plus à rien". Le Bouddha Sakyamuni donnait comme exemple pour illustrer la pratique celui de la barque. La barque permet d'atteindre la rive d'en face. Une fois atteinte, on continue son chemin à pied en laissant la barque sur la berge. Il n'est pas nécessaire de la transporter sur notre dos. C'est pour cela qu'on utilise la phase de résorption dans la méditation bouddhique. La méthode fait office de barque. L'effort juste de concentration, une contemplation de la visualisation et la stimulation de vertus à l'esprit comme l'hommage, la confiance et l'ouverture, tout ceci est méthode. Une fois que les qualités de ces vertus sont obtenues dans une totale absorption, détendu de tout effort, on demeure libre de toute méthode, libre d'élaboration d'un méditant, d'une chose à méditer. C'est la phase de résorption. Un exemple parfait de résorption, c'est la goutte d'eau dans l'océan. Quand on résorbe une goutte d'eau dans l'océan, on ne peut pas dire que la goutte d'eau a cessé d'être. Elle a regagné la nature de l'océan. Quand notre médiation est stable, on résorbe. Ça ne veut dire que notre méthode ait cessée, mais elle se résorbe dans la nature même du fruit de la méthode. C'est l'apothéose du fruit. C'est quitter tous nos référents conceptuels : le bouddha n'est ni au-dessus, ni au-dessous, ni derrière, le cur n'est ni grand ni petit. On quitte toutes nos conceptions d'une méthode, d'un méditant et d'une chose à méditer. On reste dans la nature même de l'esprit, en toute confiance. C'est une amplification, une plénitude, un parachèvement. On quitte la méthodologie et on passe en sagesse directe, en expérience directe, en intégration directe. Mais pour qu'il y ait cette intégration directe, il faut une méditation méthodique et consciente. Et ça peut s'ouvrir comme un siphon qui se débouche ! On a mis à jour notre cur qui était enceint et on accouche à notre nature primordiale.
Si notre méditation devient stable et qu'on atteint véritablement le cur de notre potentiel, la phase de résorption semblera naturelle. Elle n'est pas une façon de conclure la fin d'une session. Ce n'est pas un protocole. C'est un peu passer un entonnoir pour accéder à un nouvel espace. Ce n'est pas réducteur, c'est une amplification vers une plénitude. La résorption participe d'une réalité : l'intégration. La méthode a révèlé notre réalité inhérente. Cependant, au début, quand on est encore peu familiarisé avec la méditation, il est bien difficile d'arriver à une résorption spontanée. Dans ce cas, on clôt la session par la phase de résorption parce qu'il faut bien terminer. Soyez patient, confiant, persévérant, exigeant et surtout observez et intervenez contre la distraction.
Il est bon d'avoir des sessions de méditation assise régulières car ce sont des moments privilégiés pour observer nos fonctionnements, mettre à jour nos artifices et gagner en authenticité. C'est une sorte de petit laboratoire où il peut être plus facile de se mettre à nu et de se toucher vraiment au cur. Même si les sessions de méditation peuvent être parfois décourageantes, c'est dans la régularité qu'on acquiert les qualités de l'esprit qu'on va pouvoir appliquer dans le quotidien. Faire de la méditation n'est pas une finalité. Il est important que la méditation apporte une attitude et une Vue de l'esprit qui puissent s'exercer dans l'activité de chaque jour.
La méditation du Tathagatagarbha est une pratique essentielle pour actualiser notre potentiel d'Eveil. Elle s'inscrit dans un enchaînement graduel et logique du cheminement spirituel : on purifie en expulsant les souffles résiduels, on aspire avec le Refuge et ensuite on peut faire le Tathagatagarbha afin d'accoucher de notre nature de bouddha.
Au demeurant, on n'a pas besoin d'être bouddhiste pour pratiquer ce genre de méditation et on peut l'adapter selon ses besoins. Par exemple, si on a du temps et si on aime approfondir les choses, on peut faire une session entière sur le Bouddha au-dessus de la tête, une session entière sur le corps lumineux et une session entière au cur. Ensuite, on enchaîne les trois.
A partir de ce potentiel Tathagatagarbha, on peut enchaîner sur la méditation de Tong Lèn, (Lit. donner et prendre) que nous allons voir (cf. chapitre suivant). Quand on développe le Tathagatagarbha, on donne plus naturellement de l'amour et il nous est évident de devoir prendre en charge la souffrance des êtres.