MTaranatha
Instruction du coeur à Nyma Namgyal
Grand accomplis, Seigneur Dordjé Tchang,
Ne serait-ce qu'entendre votre nom est très important.
Moi, votre élève, afin que mon esprit change et se tourne vers le Dharma
J’adresse ma prière à vous, Trésor de Compassion.
Maintenant que j’ai obtenu une existence humaine
Et rencontré un Lama qualifié
Si je ne fait pas d’effort diligent dans la pratique
Alors je risque de gâcher cette existence.
La dévotion est le roi de la pratique.
Le renoncement est le roi dans des conditions favorables
La non-activité est le roi de toute activité.
Ce qui s’élève naturellement est le roi de l’équilibre méditatif.
Cet enseignement des quatre rois,
a été énoncé de la bouche de mon Lama qualifié,
C’est la sève du coeur de tous les Accomplis
Et l’expérience de Taranatha.
Les espoirs placés dans la méditation avec caractéristique
Est un chemin en vue d'agréments.
Bien que cela suppose des exercices habiles
Cela n'amène pas la Bouddhéité à portée de main.
Afin de voir dans sa nudité la Nature de l’esprit,
Il est indispensable d’avoir la dévotion envers son Lama qualifié
Et d’écouter les excellentes paroles du Lama semblable au Bouddha.
Ayant de l’attachement pour les actions convenables, quelques soient ses
activités, il est nécessaire de les voir comme excellentes.
Ayant une dévotion seulement superficielle
On a une attitude intérieure capricieuse et instable.
Bien que l'intention de pratiquer le Dharma soit excellent
N’étant que des mots, je n’y vois là aucun sens.
Que notre Lama soit le Bouddha ou un être ordinaire
Son esprit est le Dharmakaya incréé.
S’il agit en faute, ce sont des fautes qui sont utiles.
C’est sa façon de faire le bien des être dans toutes les directions.
Recevoir sa bénédiction convient, ne pas la recevoir aussi ;
Obtenir les accomplissements convient, ne pas les obtenir aussi ;
Hormis (ce Lama), il n’y a pas d’autre lieu de Refuge ;
Ayant l’esprit déterminé on obtient ce qu’on souhaite.
Restant en méditation en mélangeant notre esprit (avec celui du Lama)
Il n’est pas possible que nous n’ayons pas le pouvoir de faire naître des expériences de méditation.
Souhaiter prendre plaisir à ramasser nourriture et vêtement
Est une grande distraction et coupe la pratique vertueuse.
Ce à quoi l’on donne le nom de conditions favorables (sont en fait)
des distractions.
Les yogis n’ont pas de besoin.
Ayant le renoncement et le dégoût prononcé (pour le samsara)
Si on reste seul ceux-là sont nos confidents dans (nos moments) de tristesse
Si notre corps est malade ceux-là sont nos gardes-malades.
Les distractions des pensées de nourriture et de vêtements
Sont renversées par cette bonne attitude (de renoncement et de dégoût)
Il ne doit pas y avoir de chose dont on pense que l’on a pas fait dans le passé
Tout ce qu’on a fait dans le passé est de l’activité dans le samsara.
Maintenant, il faut rester détendu dans la non-activité,
Et il sera possible de saisir (d’arriver à) un état stable
Même si on est diligent dans une pratique vertueuse artificielle (mentale),
Il nous sera (impossible) de saisir cet état sans changement.
Par ces différents enseignements essentiels de la sphère sans changement
Si on reste en Rang Bab on obtiendra l’immuabilité.
Sans essayer de rechercher (fabriquer ou causer) l’état naturel,
Il est très important de reconnaître l’état sans artifice.
Si l’esprit est naturellement clair, sans pensées discursives
Cette clarté clair et vide
Si on la reconnaît, c’est le Dharmakaya
Si au moment où l’on reconnaît la nature de notre esprit,
Quelques soient les pensées miraculeuses que l’on peut avoir
Ou les nombreuses expériences de bonheur ou de souffrance
Toutes sont l’apparence ( l’activité) du Dharmakaya.
Cela ne fait aucune différence que d’avoir des pensées discursives ou pas.
Tous les défauts de notre esprit qui demeure ou qui bouge sont détruits.
Comme des bulles d’eau qui s'évanouissent dans l’eau.
Quelques soient les apparences, elles sont clairement perçues comme étant notre esprit
Au moment ou elles s’élèvent il n’y a ni objet, ni sujet,
Elles sont simplement vides et non-obstruées
Des trois Corps de Bouddha en haut,
Jusqu’aux sphères infernales en bas.
Tout cela n’apparaît plus
Et quand bien même cela apparaîtrait, que ce serait dénué de concept (fabrication mentale) ( ça reste dans la nature de l’esprit).
On se trouve au-delà de toute façon d’exprimer cette expérience.
L’esprit expérimente la Grande Félicité qui se connait elle-même.
A nouveau il faut accroître la pratique de la vertu autant que possible.
Tout est l’apparence du Mahamoudra.
Du parachèvement des deux accumulations de moyens et de sagesse
On réalise la pensée des Bouddhas.
Si on pratique cela, ce sera semblable au nectar.
Si on le divulgue ce ne sera que mensonge vide.
Je te demande de chercher à pratiquer
Et à te laisser séduire par la pratique.