MYogi Saraha

Le mahasiddha Saraha

LE CHANT ROYAL DE SARAHA   Tous les êtres sensibles naissent de la spontanéité unique, pleine des perfections du Bouddha, et y trouvent leur repos. Mais ce n’est ni existant ni non-existant.   Ils prennent d’autres routes et perdent la félicité véritable en cherchant les plaisirs que procurent les stimulants. Le miel dans leur bouche, si proche, disparaîtra s’ils ne le boivent pas immédiatement.   Les animaux ne comprennent pas que le monde est un lieu d’affliction. Le sage est différent. Il boit le nectar divin tandis que les bêtes sont affamées de choses sensuelles.   Pour la mouche attirée par la puanteur de la viande avariée, la fragrance du bois de santal est répugnante. Les êtres qui ignorent le nirvana recherchent le climat étouffant du samsara.   L’eau dans les traces que le bœuf laisse en marchant s’évapore rapidement. Il en est de même pour l’esprit déterminé mais encore plein d’imperfections. Celles-ci disparaîtront en temps voulu.   De même que l’eau salée devient douce lorsqu’elle forme un nuage, l’esprit déterminé qui travaille pour autrui transforme le poison des gratifications sensorielles en nectar.   Si c’est ineffable, personne ne restera insatisfait. Si c’est inimaginable, ce doit être la félicité. Bien que le nuage fasse craindre le coup de tonnerre, les moissons s’abreuvent de la pluie qu’il répand.   Cela existe au début, au milieu et à la fin. Cependant, la fin et le début ne sont nulle part ailleurs.
 
(Extrait du chant royal)