Chants de Mogchokpa |
GOUR TSO de Mogtchokpa de la P.288 à 312/2
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Le corps en l'état de rêve :
Allant voir un ami en rêve, Motchokpa prit l'aspect d'un corbeau. Ne le trouvant pas il revint, se transforma en Dorjé Pamo et en un instant il pu voir les six classes d'Êtres dans son corps. À ce moment là il chanta:
Cette (activité) qui s'élève sans obstruction dans la grande étendue de l'esprit sans origine,
Par seulement une pensée (ou un souhait) les apparences y sont sans obstruction,
Ainsi apparaît sans tromperie ce corps illusoire.
Il s'élève de l'étendue de la connaissance1 du yogi.
Toutes les pensées discursives de cette vie disparaissent et sont dépassées,
Ce corps de maturité karmique est le Corps du Bouddha,
Ngo treu de Djétsune Rinpotché !
Le corps mental est le Dharmakaya,
Ngo treu de Djétsune Rinpotché !
Le corps des tendances (= rêves) est le Corps des Bouddhas2,
Ngo treu de Djétsune Rinpotché !
CHANT DE SOUKKHASSIDDHI :
Après être resté douze ans à méditer dans la montagne de Motchok, il n'avait plus rien à manger et sa peau avait la couleur de la cendre, alors Soukkasiddhi est arrivée et à chantée :
Tant que tu n'auras pas réellement (atteint) l'Éveil,
Se nourrir des aliments des hommes, obscurcit les expériences de méditations,
Coupe le lien de la nourriture et des vêtements,
Nourris toi d'aliments selon tes Damtsiks et ton samadhi.
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Chant expliquant les 7 possessions du Chakravartin comme étant en nous même en totalité :
(Le précieux Roi :)
En n'ayant pas de crainte face au samsara et au nirvana,
On pense que son propre esprit est roi.
Son propre esprit qui a réalisé qu'il était Roi,
Porte en ornement les sept possessions.
(Le précieux Ministre :)
Je n'est pas suivi le sens relatif des mots,
Mais j'ai aspiré à leur sens profond
Et une certitude du fond de mon esprit est née,
Ceci est le meilleur Ministre.
(Le précieux Cheval :)
De la bouche de mon Saint Lama,
Les instructions profondes m'ont été enseignées :
"Concernant la lignée des fils du Seigneur Naropa, coupe les doutes de l'esprit" a t'il dit.
Puisqu'en abrégeant encore et encore les différentes instructions
Est coupée la racine du samsara et du nirvana,
L'ignorance disparaît complètement dans la non origine (de l'esprit).
Le Cheval suprême emporte les cinq poisons en le Dharmadatu.
(La précieuse Roue :)
Puisque (vivre) avec beaucoup de monde est distrayant,
Alors je suis allé me balader dans la montagne
Prenant pour base les deux phases de développement et d'achèvement.
J'ai développé l'habilité de mon esprit,
Semblablement au vol du jeune garuda dans l'espace.
Ces lieux sont la précieuse Roue (de ce Roi qu'est l'esprit).
(Le précieux Général :)
Toutes les apparences des six sens ont subitement disparu,
Par l'attitude de contentement d'une telle (expérience)
Je n'ai pas de raison d'avoir de la joie avec beaucoup de richesses.
Par les mots de louanges ou de mépris, je n'ai ni plaisir, ni déplaisir.
Même en voyant les projections magiques du Maître de la Mort,
(Reconnaissant que ce ne sont que des) apparences de l'esprit, il n'y a pas de cause de terreur.
Mon esprit étant séparé des deux idées d'éternalisme et de nihilisme,
Que ce soit la naissance ou la mort, il n'y a pas de raison d'avoir de craintes.
Cet esprit qui vainc toutes les vues erronés et pensées discursives est le (précieux) Général.
(Le précieux Éléphant :)
Pour un yogi qui a réalisé cela
Dans cette pureté de l'esprit primordial,
Les apparences qui s'élèvent deviennent comme le Maître Lama.
Cet esprit est le (précieux) Éléphant qui secoue les armées.
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(La précieuse Reine :)
Les intérêts égoïstes se dissipent dans l'état sans saisie (souvenir),
Comme le vol d'un oiseau dans le ciel où il n'y a pas de support.
Toutes les apparences des six consciences, instantanément,
Sans aucune saisie, s'élèvent en aide.
Cette non obstruction de l'esprit est le grand spectacle,
C'est la ravissante (précieuse) Reine parée de ses ornements.
(Le précieux Joyaux :)
Pour un yogi qui a réalisé cela Semblable à l'espace qui embrasse tout,
La demeure de cet esprit est au-delà de toute mesure.
Semblable à l'horizon (insaisissable),
La porte de la Claire Lumière est au-delà de toute mesure.
Par l'indifférenciation du Dharmadatu et de sa sagesse originelle,
Le fleuve des trois corps est au-delà de toute mesure.
Tout comme le soleil, sans effort,
Ses rayons se répandent de façon impartiale.
Cet esprit qui comble tous les désirs et espoirs est le (précieux) Joyau.
Ces sept précieux Joyaux sublimes
Sont les ornements essentiels des yogis.
On peut se séparer du corps mais pas de ceux-ci.
Je pense que ce sont les richesses sacrées
Et je n'ai aucun souhait de jouissances et de possessions royales,
Ni de joie dans le sens relatif des érudits. Si cela est mensonge, que je meurs !
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Les différentes fautes :
LA VUE : Tout d'abord, même ayant coupé les doutes, Encore maintenant des doutes apparaissent, De par cette vue encore, il y a comme une tromperie pour le yogi, Maintenant je vous demande de ne plus être séparé de cet esprit sans activité. LA MÉDITATION : Tout d'abord, bien qu'ayant réalisé la non- naissance, Maintenant encore, la saisie d'un soi apparaît, De par cette méditation encore, il y a comme une tromperie pour le yogi. Maintenant, je vous demande de ne plus être séparé de l'esprit sans distraction. LA CONDUITE : Tout d'abord, bien qu'ayant effacé la saisie, Maintenant encore de l'attachement survient, De par cette conduite encore il y a comme une tromperie pour le yogi. Maintenant, je requiers de ne plus être séparé de l'esprit sans saisie. LE FRUIT : Tout d'abord, bien qu'étant resté fixé en un point, Encore maintenant, des craintes et des espoirs surviennent, Aussi de part ce fruit, il y a comme une tromperie pour le yogi. Maintenant je requiers de ne plus être séparé de l'esprit spontané. Tout d'abord, bien qu'ayant eu des expériences de "Teu Guel", Maintenant des craintes apparaissent, De par ces huit dharmas mondains, il y a comme une tromperie pour le yogi. Encore maintenant je requiers de ne plus être séparé de l'esprit "fou". Tout d'abord, bien qu'ayant abandonné les proches, Maintenant le désir de plaire apparaît. Aussi, maintenant je requiers d'être séparé de ce désir de plaire. Tout d'abord, bien que ma foi se soit développée, Maintenant un état d'indifférence survient, Aussi par cette paresse, il y a comme une tromperie pour le yogi. Maintenant, je requiers de ne plus être séparé de la diligence et du yoga. Envers les trois Rares et Sublimes, divinité unique, Je ne demande qu'à avoir une foi et une dévotion infatigables et sans tristesse. Envers le Saint Lama, père unique, Je ne demande qu'à avoir une dévotion continuelle. Envers les instructions qui sont la sève de son coeur, Je requiers de ne pas les polluer par une alliance avec des mots ordinaires ou d'érudits. Aussi, en comparaison à être un érudit, pratiquer est plus important. Restez solitaire et pratiquez.
Les choses difficiles :
Il est difficile de renoncer en voyant les fautes du samsara
Et d'avoir du respect envers le Dharma et le nirvana.
Il est difficile d'avoir une croyance en la loi du karma,
Et une foi sans tristesse et infatigable.
Il est difficile d'abandonner toute douleur et maladie,
Et d'avoir un corps humain capable de se mettre en service.
Il est difficile d'avoir un Lama pourvu de compassion
Et des instructions profondes.
Il est difficile d'avoir un disciple pratiquant
Qui abandonne toute distraction et activité mondaine.
Il est difficile d'abandonner tout attachement et colère
Et d'avoir une compassion qui fait le bien d'autrui.
Il est difficile d'être séparé de toute saisie dualiste et pensées discursives
Et de rester en un Samadhi fixé en un point.
Ces huit instructions sur les difficultés
Sont très importantes pour celui qui pratique le Dharma.
Sur cent personnes il n'y a que quelques unes qui peuvent les réunir.
Ainsi l'Éveil est difficile à obtenir.
Maintenant, les opinions partiales de l'esprit sont coupées,
C'est ce qu'on appelle la vue sans limite, n'est ce pas ?
Si on joint cette (vue) avec les instructions (du Lama ou des textes)
Alors celles-ci sont le grand ornement à cette vue.
Lorsque les pensées discursives s'élèvent comme le Dharmakaya,
C'est ce qu'on appelle la méditation spontanée, n'est ce pas ?
Si on joint la méditation spontané avec l'expérience c'est la grande essencialité.
Les apparences des six consciences libérées naturellement
C'est ce qu'on appelle l'activité sans désir, n'est ce pas ?
Si on joint cette activité avec le moment opportun, c'est un grand ornement.
Si on joint cette activité avec l'expérience de la vacuité,
C'est ce qu'on appelle la progression sur les (dix) Terres et les (cinq) Chemins, n'est ce pas ?
Si on joint RIM PA et LAM rTAGs c'est le grand ornement.
Amener son propre esprit jusqu'à son lieu d'épuisement
C'est ce qu'on appelle obtenir l'état de Bouddha en une vie, n'est ce pas ?
L'état de Bouddha est joint avec les quatre Corps de Bouddha qui sont le grand Ornement.
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Un individu possédant les trois signes même,
C'est ce qu'on appelle un Lama de lignée,
(Connecter) le Lama et les instructions est le grand ornement.
Celui qui possède une grande foi et sagesse,
C'est ce qu'on appelle un disciple approprié (qui est un bon réceptacle)
La connexion d'un tel disciple avec la dévotion est le grand ornement.
La montagne de joyaux qu'est le Lama
Possède une source des instructions saintes,
Si on est capable d'y boire avec une foi sans tristesse et sans fatigue,
Il est certain que nous serons libérés de toutes les fautes.
Le boumpa qu'est ce corps composé
Est pourvu du flambeau de la sagesse concomitante,
Si on est satisfait par l'obtention du Samadhi
Il est certain que tout, extérieur et intérieur, seront clarifiés dans le Dharmakaya.
Sur la montagne qu'est notre corps illusoire
S'amuse le lionceau de la conscience
Si on sait comment purifier les apparences des six consciences sans attachement,
Il est certain que par cette grande brillance on écrasera toutes les apparences du samsara et du nirvana.
L'intérieur de la maison de l'ignorance
Est pourvu du jeune garouda de la conscience,
Si on est capable de joindre les ailes des moyens et de la sagesse
Il est certain qu'on pourra voler dans l'espace des six mondes.
Avec l'esprit intellectuel (ou pensées) regarde les objets extérieurs.
Seulement par l'examen de ces objets extérieurs
On voit qu'ils sont comme des reflets dans un miroir :
Les apparences sont sans nature propre, c'est comme ça !
Par les pensées intellectuelles regarde l'esprit à l'intérieur.
Seulement en examinant en l'esprit,
On voit qu'il est semblable à une lampe à beurre non agitée par le vent.
C'est la clarté sans pensée discursive, c'est ainsi !
Par l'esprit regarde entre l'extérieur et l'intérieur.
Seulement par l'examen de l'extérieur et de l'intérieur,
On voit que c'est comme le soleil qui s'élève dans le ciel :
Toutes les formes (signes) se libèrent naturellement (c'est l'espace de la Claire Lumière), c'est ainsi !
Par l'esprit médite la profonde voie des moyens (Toumo).
Seulement par la méditation de la profonde voie des moyens,
C'est comme un excellent capitaine
Qui nous amène où on souhaite aller, c'est ainsi !
Par l'esprit médite le Mahamoudra.
Seulement par la méditation sur le Mahamoudra,
C'est comme une forêt incendiée :
Toutes les apparences s'élèvent en aide, c'est ainsi !
Par l'esprit mendie sans direction.
Seulement en devenant un mendiant sans direction,
C'est comme la neige tombant sur un lac :
Les pensées discursives sont coupées directement, c'est ainsi !
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Instructions données
par "MO"
(aux treize disciples de Gampopa sur le
Mahamoudra afin que les pensées discursives ne
fassent pas de mal)
Dans le Dharmata sans origine et sans cessation
Il n'y a rien que l'on peut appeler pensées discursives.
Ces deux états : d'être sans et avec des pensées discursives
Regardez les comme étant semblables à de l'eau et à des bulles d'eau.
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Chant donné à un Guéshé qui demandait des instructions pour voir le Yidam :
Abandonne par l'esprit toute activité mondaine,
Sans avoir d'indécision ou de doute
Médite clairement sur la divinité sans pensée discursive,
N'ai pas de bavardage c'est sans fin,
Récite les mantras comme étant des sons vides.
Si on agit ainsi, le corps de la divinité,
Promptement sera vu, n'en ai pas de doute!
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Motchokpa réunit tous ses moines qui ont fait des combats et, son sac à Dharma sur le dos, prêt à les quitter, il chanta :
Si ceux sur la voie demande conseil au Lama (ou : à un guide)
Ceux-ci connaîtront le chemin.
Si on oriente profondément (ultime ment) notre esprit vers le Saint Dharma,
On deviendra quelqu'un capable de conseiller les autres.(à vérifier)
Si on coupe les opinions limités au sujet de l'esprit (ou : les doutes dans l'esprit),
On aura l'expérience de la certitude.
Si tous nos actes sont en accord avec le Saint Dharma,
Alors s'élèvera l'accroissement de l'accumulation de vertu.
Si on donne la victoire aux autres,
L'entraînement de l'esprit viendra. (ou : C'est un critère valable qu'on a entraîné l'esprit)
Si on essaie de contrôler son esprit sans (vouloir) contrôler celui des autres,
On aura peu de démagogie.
Si où qu'on soit, on se considère comme étant un invité,
L'attachement diminuera.
Si on accorde la défaite à la nourriture et aux vêtements,
Notre corps et notre esprit seront détendus.
Ayant donné ce chant, il s'enfuie dans la montagne et les moines remirent à plus tard leur petite guerre. Le mGEUN gYAg (???) sera amélioré.
De la bouche du Grand Compatissant :
"Ce grand brasier de colère et de haine fût apaisé
Par l'eau fraîche de l'Amour.
C'est vraiment excellent Yogi !
La racine du samsara et du nirvana étant l'attachement et l'aversion,
Yogi, subjugue l'attachement !