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Chants de Métripa

Métripa

Le yogi ne conceptualise pas et, en cela, est comme un petit enfant. Il goûte toutes les saveurs comme une abeille butinant dans un jardin. Il erre de forêt en forêt* comme le lion. Il est comme le vent soufflant dans toutes les directions. Etre en harmonie avec la nature de l'esprit est la sublime conduite. Ne contrains pas ta nature, conduis-toi comme un fou. Toutes les apparences sont en essence l'esprit. Tout ce qui se présente est sans substrat, c'est le Mahamoudra.

* de forêt en forêt est une métaphore pour dire d'apparence en apparence

Nam Tar Seul Dep Changpa : P.102
Gour Tso Changpa : de la P.238 2 à 246 2

PAGE 238-39


S'appuyer sur le Seigneur Lama est réjouissant,
Boire le nectar des instructions et
Avoir les expériences de ces enseignements est agréable.
Et même si on n'a aucune expérience de ces enseignements, on est heureux.
 
Ne pas avoir d'espoir/crainte, c'est la vue juste,
Quand cela vient spontanément, on est particulièrement réjouis.
Ne pas avoir de saisie dualiste, c'est la méditation juste.
Si l'on n'a pas d'orientation, d'action de l'esprit, on est particulièrement heureux.
 
Être libre d'acceptation et de rejet, c'est la conduite juste.
Si on a pas de crainte concernant la conduite, on est particulièrement heureux.
Voir l'esprit par l'esprit et
Couper l'erreur de l'espoir/crainte est réjouissant.
 
Si on parcourt les ermitages de montagne, on est heureux.
La vue juste est de ne pas avoir d'espoir/crainte.
Si on laisse notre pays, notre maison, nos amis et relations, on est bien.
Si on a que l'aumône à manger, on est satisfait.
 
Si on s'alimente de la nourriture de la grande félicité et qu'on
S'habille avec les vêtements de la Claire Lumière, on est réjouit.
Il est agréable d'être emporté sur la voie des Messagers(ères)
Se concentrant sur les visualisations au bout du nez, on est aussi réjouit.

 
 
 
 
 
 
P.240 1
CHANT DE SHAOUARIPA À MÉTRIPA SUR LE MAHAMOUDRA :


Houng Houng.
la Vue :
Le samsara et le nirvana sont indifférenciés,
Tout comme l'eau et les vagues.
Le Bouddha et les êtres sont indifférenciés.
Tout comme un poison frappé par un mantra (qui le rend vertueux).
 
La nature de l'esprit est unique, néanmoins toutes sortes d'apparences (s'y élèvent),
Tout comme le cristal qui, (par différentes) circonstances, change de couleur.
(Dans notre esprit) les différentes choses qui apparaissent réellement sont notre esprit même,
Tout comme la totalité de l'eau de l'océan a la saveur du sel.
 
Si on abandonne les choses réelles et imaginaires, alors on arrive à l'esprit originel.
De la même façon, après qu'un oiseau ait traversé l'espace du ciel (il ne reste pas de traces).
 
De même que mille ans d'obscurité épaisse
Peuvent être dissipés juste par une petite lampe,
(Aussi), l'épaisseur de la colère, de l'attachement et de l'obscurité du samsara est pacifié
instantanément lorsque l'on réalise la nature de l'esprit.
P.241
En joignant par le yoga des moyens et de la sagesse,
Les souffrances des vagues de pensées du samsara sont pacifiées.
De même qu'un joyau, qui placé dans une eau limpide ou dans une eau pure (ne change pas),
(l'esprit reste) omniprésent
Omnipénétrant, informel, sans aller ni venue.
 
Dés que la réalisation du Mahamoudra est née,
(On reconnaît que) l'esprit est semblable à l'espace vaste et omnipénétrant.
Tel le ciel, clair et sans pensées discursives,
Bien qu'il y ait des apparences, celles-ci sont sans nature,
tout comme le reflet de la lune sur l'eau.
Tout comme un arc en ciel, clair mais insaisissable
Semblable à la félicité d'un jeune, impossible à exprimer.
 
Localisé dans aucune direction, libre de toute limite
Dénué d'orientation, inodore et sans tâche
Tout comme si on choisissait une boule de cristal, on ne trouverait pas de tâche.
L'esprit sans espoir et sans crainte est semblable à un lion.
 
L'esprit de grande félicité est comme un fleuve ininterrompu.
(Cet esprit) est semblable à la lumière du soleil et de la lune qui irradie de façon impartiale.
Quelle merveille ! que ce soit spontané est fantastique.
Neldjorpa, laisse l'esprit dans son état naturel.
 
Dans cet état, ne produit aucun artifice.
Cet état sans artifice est le Dharmakaya.
Par la faute de produire des artifices, tu ne verras pas la voie des Nobles.
Par conséquent, laisse ton "éléphant" d'esprit se promener librement (sans le contraindre)
 
Si tu sais faire cela, c'est le coeur, l'union à l'état naturel ;
Sans avoir à pratiquer, on obtient le fruit du Bouddha ;
Sans faire quoique ce soit, on détient les actions difficiles ;
Sans pratiquer, on obtient réellement les accomplissements.
 
Sans méditer, le fruit du sens est obtenu ;
Tous les trois devenir sont libres depuis toujours ;
Ici, on n’a pas besoin d'obstruer ou d'accomplir.
 
P.242 6
La Méditation :

Hé Ma Ho
Si on veut méditer sur l'état naturel de la vraie nature de l'esprit
On n'a pas besoin de tenir compte des dates, des chiffres, loin des étoiles,
il suffit de se rappeler le roi du temps (c'est là la méditation).
 
Ne recherche pas un ermitage dans la montagne,
La montagne de son propre corps est l'ermitage sublime.
Même les choses distrayantes, ne les abandonne pas,
En reconnaissant toutes ces choses variées (comme étant) l'esprit,
celles-ci s'élèveront comme une aide (à la méditation) ;
Semblable à un feu de forêt où l'herbe est aussi brûlée.
 
Fais une retraite sans établir de programme des choses à faire (?)
Sans parler, c'est la retraite sublime.
Sois détendu comme un pétale de fleur de coton,
Et abandonnant toute activité, ne lie pas l'esprit à un support.
 
Ne cherche pas à accrocher (concentrer, visualiser,...)la conscience, mais laisse-la libre.
Si la torpeur ou l'agitation apparaissent, vois les directement.
Abandonne et cesse toutes les activités qui nuisent à l'esprit ;
Si des désirs égoïstes apparaissent, reconnais ces choses comme des démons
 
L'esprit qui se pose en méditation sans artifice est Bouddha.
Dans toutes (les activités) de se promener, de dormir, d'être assis, sois détendu.
La racine de toute pensée discursive est l'esprit.
Comme l'esprit n'existe pas (dans cet état), il n'y a pas non plus de pensées.
 
Au moment d'expérimenter la nature spontanée de l'esprit,
Il est impossible que les désirs égoïstes apparaissent chez le yogi.
Pour cette raison, un tel yogi a l'esprit heureux.
 
S’il obtient une voie sans orientation.
Pour ce yogi, il n'y a pas de partialité (de partie pris)
Cette connaissance impartiale et sans quartier c'est l'expérience joyeuse
 
S’il a l'expérience d'un fleuve sans artifice,
Pour ce yogi, il est impossible qu'il y ait acceptation et rejet
Ne pas choisir entre ce qu'il faut cesser ou accomplir (fait ) apprécier sincèrement.
S’il a l'expérience de la Bodhiccita de l'équanimité
Pour ce yogi il est impossible que le "Soi" et "l'Autre" apparaissent ;
L'égalité de soi et de l'autre fait demeurer dans l'équanimité.
 
Dans cette expérience les trois mondes sont libérés depuis l'origine.
 
P.244 5
La Conduite :

Éh Ma Ho
Avoir l'esprit vigilant est la conduite parfaite.
Sois soigneux en t'appuyant sur la connaissance vigilante et la mémoire.
Ne saisie pas la mesure de toute l'activité que tu accomplis.
Fais n'importe quoi, comme un jeune enfant.
Comme le lion, agis sans crainte ;
Comme un éléphant qui entre dans l'eau, sois sans hésitation (sans doute) ;
Comme un chien ou un cochon, jouis sans pensée de pure ou d'impure ;
Comme une abeille, agis dans tous les lieux comme étant d'une même saveur ;
Comme un fou, n'obstrue pas ce qui apparaît naturellement ;
Comme un animal carnivore, agite-toi sans orientation particulière ;
Vas, actif partout, comme l'élément vent ;
Aller sans attachement, est la suprême façon d'aller.
Tout ce qui est expérimenté est marqué par le sceau de l'esprit sans origine
 
P.245 4
Le Fruit:

De cet esprit naturel, sans espoir/crainte,
Par l'absence de souvenir, on obtient le Samadhi inexprimable ;
Par l'absence d'origine, on obtient la vue immuable ;
Par la non saisie, on obtient la conduite impartiale ;
Par inconditionnement, on obtient le fruit au-delà de l'esprit ;
Sans faire quoi que ce soit on détient les actions difficiles ;
Sans accumuler, on obtient des trésors inépuisables ;
Sans réunir, on rencontre un ami inséparable ;
L'esprit est comme le boumpa excellent et le joyau qui accompli tous les souhaits

Le fruit est spontané et c'est merveilleux !

 

Namtar Seuldep de Dordjé Denpa : P.105
Namtar Seuldep de Djikmé Djoungné : P.109