Akshobya

La sagesse du miroir.

Texte issu d'une réflexion sur le thème de l'émotion de répulsion-aversion et de la saisie qu'on peut lui associer :

la saisie d'une issue là ou il n'y en a pas, par l'agression.

 

En effet il n'y a aucune issue.

Un jour,il faut affronter nos démons.

Mais pendant un certain temps,parfois très long,on va faire comme si une issue était possible.

On va inventer des stratégies pour échapper à la réalité crue,et particulièrement on va vouloir échapper à ce qui nous est pénible, on va se détourner de certains aspects de notre expérience qui ne nous conviennent pas.

On va fuir nos démons encore et encore,et toujours on va les retrouver sur notre chemin.

A force de fuir, ou de tenter des négociations,on se coupe de la vie.

 

On doit faire face une fois pour toute à la réalité telle quelle.

On doit être comme un miroir qui reflète simplement et clairement les phénomènes.

On doit voir enfin l'instabilité, l'impermanence, la mort, la vacuité.

 

La sagesse, c'est d'accepter l'instabilité, c'est d'entrer  en rapport avec notre expérience en l'acceptant telle quelle.

Et c'est alors la liberté, la parfaite équanimité.

 

J'ai lu dans Pema CHODRON,  "les choses sont claires comme du cristal quand on ne peut s'enfuir nulle part."

 

Un beau jour, on décide de rester là avec sa peur, on abandonne l'objet de ses peurs et on fait face. On n'intervient plus. Seules la clarté et l'énergie restent.

Un beau jour, on décide de rester là avec ce qu'on n'aime pas,on abandonne tout le scénario.

Un beau jour, on décide enfin de regarder son plus gros démon, celui qui est toujours là, qui ne nous a jamais lâché, et on s'abandonne. On ne résiste plus. On se donne complètement.

Un beau jour,on décide de rester face au mur, on avance vers lui, on ne négocie plus, et l'on se rend compte qu'on l'a traversé.

 

Pour finir,je dirais qu'il n'y a pas d'issue possible, mais qu'il n'y a pas besoin d'issue.

Pas de murs qui ne se laissent traverser, pourvu qu'on le décide.

Pas de démons qui ne se désagrègent, pourvu qu'on ose mettre la tête dans leur gueule.

Pas de peur qui ne se transforme en une énergie vivante, pourvu qu'on abandonne son objet.

 

Il est donc inutile,douloureux et illusoire de chercher à fuir ce qu'on n'aime pas:

 

Inutile,car ce que nous cherchons à éviter, nous le retrouvons régulièrement sur notre chemin.

 

Douloureux, car plus on se débat, plus on renforce le mal-être.

 

Illusoire, car il n'y a pas de "je" ni "autre" en soi.