Irrespect
Quand l’autre est un objet
Un objet qu’on prend ou qu’on jette
Qu’on aime, qu’on n’aime pas, qu’on n’aime plus
Un objet qu’on possède
Et dont on veut l’exclusivité.
Un objet qu’on utilise
Et dont on attend la docilité.
Un objet pour se rassurer ou se consoler
Un objet pour s’innocenter ou se valoriser
Un objet pour se sentir aimé ou tout simplement exister.
Un objet d’intérêt puis qu’on oublie
….au gré des caprices de l’esprit.
Quand l’autre est un objet
Un objet de plaisir
Qu’on consomme par désir
Qu’on délaisse par ennui.
Un objet de répulsion
Qu’on agresse par colère
Qu’on fuit par lâcheté.
Quand l’autre n’est qu’un objet
Sur lequel viennent se refléter
Nos espoirs et nos peurs,
Miroir de nos mensonges
Alibi de nos insuffisances
Prétexte de nos paresses
Faire-valoir de notre ego.
…irrespect.
Souffrance de l’objet de plaisir
Qui par le désir trompeur de l’autre
Voit son "je" soudain exalté
Par d’illusoires auréoles
Puis la vague du désir se retirant
Brusquement réduit à néant.
Souffrance de l’objet de répulsion
Qui par la peur dénonciatrice de l’autre
Voit son "je" soudain stigmatisé
Par d’illusoires forfaits
Puis la fuite et l’oubli venant
Lentement réduit à néant.
N’être qu’un rien
Objectivé par l’autre
Et finalement côtoyer le vide.
N’être qu’un rien
Dont l’existence propre est niée
Mais finalement allégé de tout concept, de tout repère.
Être ce rien
Et retrouver le chemin de la dignité
Union du plein espace libéré et du vide
Mais finalement source de tous les possibles
Et de ce rien virginalisé
S’émaner en la divinité.