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Introduction (extraits)

... C’est également à Rumtek que fut édité, gravé et imprimé (dans les années 1970) sous les instructions du 16e Karmapa cette collection de huit anthologies de distiques attribuées à quelques grands noms de la lignée de transmission de la Mahāmudrā. Elle faisait déjà partie d’une collection des œuvres principales des écoles Droukpa Kagyu et Nyingma en 31 volumes. Cette collection était la représentation scripturaire de la fusion des deux écoles, telle qu’elle était conçue par Togden Shakya Shri (1853-1919). Les travaux d’édition, de gravure et d’impression des xylographies furent conduits sous la direction du docteur Ladakhi Tripon Pema Chogyal (1876/1878-1958/1959). Le texte édité à Rumtek se présente comme une œuvre unique et contient en plus un colophon avec un poème du 16e Karmapa. Il a été imprimé par un certain Tsedeun de Lithang.
Les huit textes, dont je propose ici la traduction en français, ont sans doute été sélectionnés et publiés dans un but précis. Le titre complet contient le mot « texte canonique » (tib. gzhung), ce qui suggère que le compilateur, Togden Shakya Shri, estimait que cette sélection de huit Dohākoṣa représentait une base canonique de la transmission des instructions de la Mahāmudrā. Les huit Dohākoṣa faisant partie de cette collection sont : (à noter, PK pour Pékin et DG pour Dergé)

1.Dohākoṣanāma Mahāmudrā upadeśa de Śrī Mahāśavara Saraha (Śavaripa) n° PK3119/ DG2273 p.110 & gdams ngag mdzod vol. 5 pp 14-17 à l’exception du premier vers.
Traduit par Vairocanavajra
2. Dohākoṣa de Virūpa n° PK3130/DG2280. Traduit par Vairocanavajra
3. Dohākoṣa de Tailopa n° PK3128/DG2281.
Traduit par Vairocanavajra
4. Dohākoṣa de Kṛṣṇavajra n° PK3150/DG2301.
Traduit par Vairocanavajra
5. Bhāvanā-dṛṣṭi-caryā-phala-dohāgītikā de “Maitripāda” n° PK3173/DG2345 mais attribué à Saraha dans la version officielle. Traduit par Marpa (tib. mar ston chos kyi blo gros)
6. Mahāmudropadeśa de Śri Tailopa n° PK3132/DG2303 & gdams ngag mdzod vol. 5 pp 17-18. Traduit par Marpa
7. Abhisidhi-samā-nāma de Nāropa/ pandit Jñānasiddhi.
Traduit par Marpa n° DG2304
8. Mahāmudrā-sañcaya-gātha (ou ailleurs, Mahāmudrā-pāda-mitha ou encore Mahāmudrā-pāda-mithā) de Maitrīpa, mais attribué à Nāropa dans le gdams ngag mdzod. Traduit par Marpa. Cette œuvre ferait partie des quatre rouleaux de Marpa, le Seigneur de Lhodrak, qui contiendraient ses instructions spéciales (tib. snyan phyi shog dri).

L’authenticité de ces huit textes pose plusieurs problèmes. Le premier texte fait bien partie du Tengyour, mais les attributions varient entre Saraha et Śavaripa, ou entre une combinaison des deux : Mahāśavara Saraha. Saraha et Śavaripa sont d’ailleurs souvent confondus, ou appelé Saraha l’ancien ou Saraha le jeune.
En plaçant ce texte en premier, il est évident que cette collection le considère comme la source originelle de la Mahāmudrā.

Titre : “dkar rnying gi skyes chen du ma'i phyag rdzogs kyi gdams ngag gnad bsdus nyer mkho rin po che'i gter mdzod », abrégé en “rtsibs ri'i par ma”. “Une collection des manuels de pratique essentiels des lignées Droukpa Kagyupa et Nyingmapa, reflétant la fusion de la Mahāmudrā et du Dzogchen, telle qu’enseignée par Togden Shakya Shri (1853-1919). Cette collection fut compilée et gravée sur des planches en bois par l’érudit Ladakhi Tripon Pema Chogyal (1876/1878-1958/1959)”.

... Dans le bouddhisme tibétain, on considère que Saraha fut le premier à utiliser le genre du dohākoṣa avec son texte le Dohākoṣagīti. Sahara est également considéré comme le premier à donner les instructions qui, allant à l’essentiel, ciblaient directement la nature non duelle de la réalité. Du fait que Saraha et les autres siddhas, dont certains furent également auteurs de dohākoṣa, qualifiaient cette réalité de  Naturel (sct. sahaja, tib. lhan gcig skyes pa), certains en sont venus à leurs attribuer un véhicule spécifique, le « véhicule du Naturel » (sct. sahajayāna), qui emprunte une voie naturelle, voire naturaliste, dans le seul sens de réintégrer (sct. yog, tib. Sbyor) la gnose du Naturel (sct. sahaja-jñāna).
Ce n’est que plus tard, après Advayavajra, et notamment dans l’entourage de Gampopa, que l’on donna le nom Mahāmudrā au cycle qui remonterait à Saraha. Dans son Trésor de la connaissance (tib. shes bya kun khyab), Jamgoeun Kongtrul explique que la Mahāmudrā qu’enseigna Gampopa correspondrait à la « Le Sceau Universel qui réintègre le naturel, instruction de la double armure » (tib. phyag chen lhan cig skyes sbyor go cha gnyis pa’i man ngag) composé par Atiśa. Un texte avec ce titre de la main d’Atiśa est inconnu, mais l’expression « Réintégration du Naturel du Sceau universel » (tib. phyag chen lhan cig skyes sbyor) est assez répandu dans l’entourage de Gampopa. On le retrouve dans plusieurs textes. La même chose est d’ailleurs vraie pour l’expression « double armure ».
« Les instructions “Transmission de la double armure pour réintégrer le Naturel du Sceau Universel” écrit par Atiśa et le système en question sont semblables à tous points de vue, et
même la progression graduelle des quatre yogas
y est expliquée clairement » Les versions des distiques présentées dans ce livre, ont été légèrement modifiées par rapport aux versions contenues dans les Traités canoniques, en ce que le terme « sahaja » a été remplacé à quelques endroits par le terme « mahāmudrā ». Ils semblent donc être équivalents, du moins aux yeux de ceux qui ont effectué cette modification...

Le mot sahaja a une longue histoire, tout comme les traductions de ce terme. Il existait avant qu’il fut intégré dans le jargon des tantras.
À l’origine, ce mot signifie « simultané, spontané, inné, héréditaire, de naissance naturelle, facile ». Ainsi, il prend ce sens par exemple dans la Bhagavad Gītā 18 : 48).
« Il ne faut pas, ô fils de Kuntī, se dérober à l’acte (sct. karma), même s’il apparaît coupable, qu’impose à chacun sa naissance (sct. sahajam) ; car comme le feu (sct. agni) se mêle de fumée, toute activité se mêle d’imperfections ».
Dans les tantras bouddhistes, sa première apparition est dans le système du Guhyasamāja Tantra.
Le mot sahaja, utilisé dans les tantras, bien qu’ayant des origines dualistes sert à désigner une réalité non-duelle. Il est le lien entre le "feu céleste" et sa manifestation, et signifie qu’ils partagent la même nature. Les représentations iconographiques de cette nature spontanée rappellent leur origine dualiste : un dieu et une déesse en union, où le dieu, le Père, représente le Ciel, l’Esprit, le Puruṣa, Dieu, Śiva, Heruka… etc. et où la déesse représente la Mère, la Terre, la Matière, la Prakṛti, la Nature, la Śakti, la Mudrā…
Pour plusieurs raisons, j’ai donc choisi de traduire sahaja par naturel ou le Naturel, quand il s’agit de la nature spontanée ou innée du « feu céleste », quelle que soient les définitions culturelles de ce dernier.
Pour plus de précisions, je vous invite à vous rendre sur le blog : http://hridayartha.blogspot.fr/2015/02/sahaja-le-naturel.html

Pensée unifiée (sct. ekāgra, tib. rtse gcig), non-complexité (sct. niṣprapāncha, tib. spros bral), saveur unique (sct. samarasa, tib. ro gcig), non-méditation (sct. abhāvanā, tib. sgom med).

'di ni gtso bo bka' gdams pa las byung ba'i gdams pa ste/ jo bos mdzad pa'i phyag chen lhan cig skyes sbyor go cha gnyis pa'i man ngag dang da lta'i lugs srol 'di rnam pa thams cad du mtshungs shing rnal 'byor bzhi rim yang der gsal bar bstan pa yin no/

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